Assouplissement monétaire : Le grand décalageLe coup d’envoi pour un assouplissement monétaire semble, enfin, avoir été lancé. La Suède a, en effet, rejoint le club des premières baisses de taux la semaine dernière. Après la Banque nationale Suisse en mars, la Riksbank a décidé, mercredi dernier, d’abaisser ses taux directeurs pour la première fois en 8 ans ! L’institution monétaire a jugé que l’inflation se rapproche de la cible des 2% tandis que l’activité économique reste faible. Une décision qui devrait d’ailleurs être suivie par d’autres grandes banques centrales en Europe. En zone euro, la tendance désinflationniste se confirme à l’image du recul des prix à la production en mars ; la BCE devrait ainsi pouvoir enclencher son assouplissement monétaire dès le mois de juin. L’imminence d’une baisse des taux transparaît d’ailleurs dans le dernier compte rendu de la BCE ; certains membres voulaient même les réduire dès avril, bien que ceux-ci ne constituaient qu’une minorité. Si une première baisse semble acquise, il convient néanmoins de garder en tête que l’assouplissement ne sera, pour autant, pas forcément rapide. Les débats sont toujours nombreux au sein de l’institution sur la trajectoire des taux et la BCE devra faire preuve de prudence au vu du récent rebond de l’activité. En mars, les ventes au détail ont ainsi surpris à la hausse (+0,8% en rythme mensuel contre +0,6% attendu et -0,3% en février) et cette dynamique favorable devrait s’accentuer, soutenue par l’appréciation des salaires réels. Outre-manche, même constat : la BoE a maintenu le statu quo mais a ouvert la voie à de potentielles baisses des taux directeurs cette année. Soulignons que 2 membres sur 9 ont voté lors de la réunion pour les abaisser (soit 1 voix de plus que lors de la précédente). Le gouverneur A. Bailey a indiqué attendre la confirmation du ralentissement de l’inflation, notamment au niveau de la partie sous-jacente, tout en rappelant qu’il était optimiste sur le sujet. Article proposé par Auris Gestion |