Le 26 janvier dernier, Morgan Stanley révisait à la baisse de 12 % sa prévision pour le MSCI China[1], l’anticipant stable plutôt qu’en rebond en 2024. Alors que la confiance du secteur privé est au plus bas, la politique intrusive du président Xi Jiping fait peur aux entrepreneurs et aux investisseurs. Faut-il voir le creux de marchés actions en Chine comme un point d’entrée ou un signe d’inquiétude ?

3 ans de chute boursière

L’indice CSI 300[2] de Shangaï et Shenzhen affiche une baisse de 11 % sur l’année 2023. Il enregistre ainsi sa troisième année de baisse consécutive. L’indice Hang Seng China Entreprises, à Hong Kong, s’est rétracté de 14 % l’an dernier. Il signe là sa quatrième année de baisse. Mi-janvier, la société de gestion GQG réduisait ses positions sur la Chine, qui représentait encore 40 % de son portefeuille émergent il y a 5 ans. La seconde économie mondiale représentait mi-janvier environ la moitié de ses positions sur le Moyen-Orient, selon le Financial Times.

L’économie chinoise, « bombe à retardement » selon Joe Biden

Fin janvier, le Premier ministre de la république populaire de Chine, Li Qiang, annonçait « un soutien plus puissant » de l’Etat aux marchés boursiers. Le 29 janvier, le Shenzhen Stock Exchange et le Shangaï Stock Exchange limitaient ainsi le prêt de titres pour la vente à découvert. L’éclatement de la bulle immobilière et les doutes sur la croissance chinoise continuent de peser sur les marchés. En 2023, la croissance chinoise a déçu, peinant à atteindre les « 5 % environ » visés par les autorités. Les nouveaux objectifs de croissance seront connus en mars. Le Président des Etats-Unis, lui, voit d’ores et déjà dans l’économie chinoise une « bombe à retardement » du fait du vieillissement de la population et du chômage des jeunes. « Les derniers chiffres démographiques montrent l’effondrement du taux de natalité. Depuis que les Chinois ont mis fin à la politique de l’enfant unique, le taux de natalité s’est réduit de moitié. », précise Raphaël Gallardo, Chef économiste de Carmignac. « Du fait du rétrécissement de la population, le problème des surcapacités immobilières mettra des années à se résorber ».

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